L’Amérique du Sud est sans doute une destination rêvée pour voyager avec des enfants. L’unité linguistique de l’espagnol, une grande hospitalité, une bienveillance continuelle vis-à-vis des enfants, un trafic limité en dehors des grandes villes, des animaux étonnants, une infrastructure sanitaire relativement étendue. Les pays de langue arabe satisfont également à nombre de ces critères.
Comment quitter le milieu scolaire français ?
Il faut envoyer à l’inspecteur d’académie un courrier motivé déclarant votre projet de partir longtemps à vélo (ou à vélo électrique) et votre engagement à dispenser l’instruction de votre enfant en famille. L’inspecteur d’académie accuse réception de votre déclaration, à la suite de quoi vous devez informer la mairie de votre commune. Vous avez par ailleurs intérêt à rencontrer les instituteurs et le directeur de l’école, auprès desquels vous obtenez un accord de principe pour que les enfants poursuivent dans la même classe que leurs copains en revenant (sauf constat défavorable dans les semaines du retour). Aucun examen à la rentrée n’est demandé. N’oubliez pas en mai-juin avant le retour, de rappeler l’inscription des enfants dans les écoles pour la rentrée suivante. C’est le schéma idéal, mais attention, la réaction des inspections académiques semble être très variable. Certaines ont tendance mettre des bâtons dans les roues. Les retours d’expérience d’autres familles ayant voyagé en cyclo-voyageur peuvent alors aider à convaincre. Le Centre national d’enseignement distance (CNED) propose des cours par correspondance pour tous les niveaux. A vélo, cette solution n’est pas envisageable en raison du volume beaucoup trop important des cours. Par ailleurs, il nécessite des adresses d’envoi et de se plier une certaine régularité… Un carcan trop en décalage avec la démarche du voyage vélo. Vous trouverez dans le commerce des livrets d’entrainement scolaire suffisamment denses. Certains proposent beaucoup d’illustrations, mais sont trop lourds, donc à éviter !
Comment organiser le moment « école » ?
Une heure d’école par jour, sans vacances, ni week-end, suffit largement pour suivre un enseignement primaire. Les enfants, soucieux de ne pas avoir redoubler pour garder leurs copains, souscrivent cette contrainte sans trop rechigner. Par expérience, le mieux est de s’arrêter en début midi, quand les parents sont totalement disponibles. En une heure de temps, les enfants peuvent faire une leçon d’un de leur livret ou choisir d’écrire un texte dans leur cahier de voyage et de l’illustrer. Spontanément ils adoptent alors un mode narratif et un vocabulaire enrichi. La vision des enfants et leurs récits sont souvent savoureux. Cette heure formelle quotidienne s’agrémente bien entendu d’un nombre considérable de découvertes, d’apports liés au voyage. Sciences de la vie, histoire (qui sont les Incas ?), géographie des pays traversés, économie (c’est quoi la pauvreté ?), politique (c’est quoi une dictature ?), sur des sujets très variés selon les envies et les circonstances. Les routes plates et monotones sont également le terrain de révision de règles de grammaire, conjugaisons, tables ou apprentissage de poèmes.
Le retour en France
Au retour, la réintégration scolaire se fait sans souci majeur, comme après de longues vacances. Après un an d’école assis par terre, les enfants ont seulement du mal rester sur leur chaise et doivent faire un effort pour adopter un rythme d’apprentissage plus lent avec toute une classe et des niveaux différents. D’un voyage en famille, il reste surtout le sentiment d’avoir vécu ensemble un moment exceptionnel, une proximité entre les enfants et les parents que nous ne connaitrons sans doute plus, une curiosité et une envie d’apprendre, un goût pour les langues, le goût d’écrire et de faire partager, une ouverture aux autres et une bonne dose de confiance dans la vie !
Le cartable du parfait écolier cyclo-voyageur
La collection « la Chouette » de Hatier est très bien faite, avec un livret de math, de français et de dictée. En complément, prenez un cahier de brouillon et un cahier petit format de travaux pratiques (alternance feuille-écriture et feuille de dessin). Une trousse très réduite et des crayons de couleur, pouvant être utilisés en aquarelle avec un pinceau, complètent le sac appelé « l’école ». Cet équipement minimal pèse au démarrage moins de 2 kg !